Drive : la mélancolie du scorpion
paquita | 30 septembre 2013Primé en 2011 au festival de Cannes, ce film à l’esthétique épurée et contemplative n’a pas usurpé son prix de la mise en scène.
Un homme solitaire, conducteur chevronné et grand économe des mots, sillonne sans fin les rues nocturnes de Los Angeles. L’appel de la route mais aussi celui du danger le font osciller entre un travail de garagiste/cascadeur et celui plus nébuleux de chauffeur de casses et autres hold-up. Mais ce personnage à l’allure soignée, parfois à la limite de l’autisme, verra sa carapace mise à mal par une rencontre qui bouleversera sa vie. Ainsi, Drive est bien plus qu’un film portant sur le démon de la route ou les liens obscurs de son héros moderne avec le milieu maffieux. Il s’agit aussi et surtout d’une histoire d’amour au sens romantique du terme et des dualités qu’elle fait surgir. Mélancolie et violence caractérisent le “driver” identifié au scorpion tueur. Les traumas intériorisés dont on ne saura rien, engendrent duels amoureux faussement naïfs (le héros tente de s’approprier une famille) et scènes de violence à la fois sanglantes et poignantes, grâce au jeu subtil de Ryan Gosling.
Une mise en scène sophistiquée, un scénario bien ficelé, des dialogues et des silences judicieusement placés, des personnages attachants, le tout magnifié par une bande son électro particulièrement addictive, produisent une alchimie à laquelle nul ne saurait résister…