Arne Vinzon : le monde entier (2011)
paquita | 6 avril 2013En ces temps de crise généralisée, qu’il est bon de se réchauffer le corps et le cœur dans un bain de musique. Mais pas n’importe lequel. Arne Vinzon et son album intitulé Le monde entier (titre programmatique) saura vous transporter en des régions peu visitées par le genre électro : celles de l’humour ! Mais un humour décalé, plein d’une imagination hallucinée, au croisement de l’enfance (”Les otaries”), de l’absurde (”Le coiffeur du château fort”, “Mon téléphone il est super”) ou du surréalisme (”Lapin”) les qualificatifs pouvant s’intervertir… Pourtant, ces derniers sont insuffisants à restituer la qualité incontestable des textes. Car derrière l’humour, on repère un véritable amour des mots, de la poésie et surtout la “politesse du désespoir” des vrais dandys (”Tempête du mois doux”, “Les secondes”). Cette veine plus sombre est clairement affichée par l’usage des synthés, héritiers de la New Wawe des 80′, diaboliquement dansants. Ils inspirent au chanteur et le cas échéant, aux claviers, des chorégraphies tout-à-fait intéressantes et inspirantes (vu et approuvé au Divan du Monde). En fin de compte, il y a une évidente parenté entre l’album faussement joyeux d’Arne Vinzon et celui vraiment désenchanté de Michel Houellebecq, Présence humaine, paru en 2000. On achèvera cette comparaison peut-être osée mais quand même pertinente, entre ces “deux enfants du siècle”, avec les vers mélancoliques (eh oui les vers aussi) du tubesque “Lente dépression” :
Notre nom sera oublié avec le temps
Nul ne se souviendra de nos actions
Notre vie passera comme la trace d’une nuée
Se dissoudra
Merci Arne Vinzon pour vos “chansons en cristal”